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Le japonisme: l'influence de l'art japonais sur l'Occident

japonisme

Le japonisme est un mouvement artistique apparu au 19ème siècle en Occident, caractérisé par l'influence croissante de l'art japonais traditionnel sur les artistes européens. Suite à l'ouverture du Japon au commerce international à partir de 1854, de nombreuses estampes japonaises sont importées en Europe, fascinant les artistes par leur style unique. Le japonisme touche de nombreux domaines comme la peinture, l'architecture, les arts décoratifs ou encore la musique. Il marque un tournant majeur dans l'histoire de l'art occidental.

Table des matières:

Chapitre 1: Les origines du japonisme

Le japonisme trouve ses origines dans les échanges commerciaux et culturels qui se développent entre le Japon et l'Occident à partir du 19ème siècle. Jusqu'en 1854, le Japon mène une politique isolationniste stricte qui limite considérablement ses relations avec les puissances étrangères. Mais en 1854, le Japon est contraint de s'ouvrir au commerce international sous la pression du commodore américain Matthew Perry.

Cette ouverture permet aux marchands et voyageurs occidentaux de découvrir la culture japonaise, notamment à travers ses estampes ukiyo-e. Ces estampes japonaises, réalisées sur des planches de bois gravées, fascinent par leur style unique mêlant perspectives audacieuses, aplats de couleurs vives et sujets du quotidien. Elles sont massivement exportées vers l'Europe et les États-Unis.

En France, c'est à partir des années 1860, grâce aux efforts de critiques d'art comme Philippe Burty, que le public découvre véritablement l'art japonais traditionnel. Le terme "japonisme" est d'ailleurs inventé par Burty en 1872 pour décrire l'engouement des artistes pour le Japon.

Chapitre 2: L'influence du japonisme sur la peinture (420 mots)

Le japonisme a eu une influence majeure sur la peinture occidentale, encourageant l'émergence de nouvelles techniques et thématiques picturales.

De nombreux peintres s'inspirent des estampes japonaises pour renouveler leur approche de la couleur, de la perspective et de la composition. Parmi les précurseurs, on peut citer Whistler, Manet ou encore Monet. Ils s'approprient la technique japonaise de l'aplat et les couleurs éclatantes pour rompre avec le réalisme traditionnel.

Les peintres japonistes puisent également leur inspiration dans les thèmes de prédilection de l'estampe ukiyo-e, comme les paysages, les scènes de genre ou les portraits de courtisanes. Des artistes comme Toulouse-Lautrec dans ses affiches ou Van Gogh dans ses natures mortes aux iris reprennent ces motifs japonais.

L'art japonais encourage également de nouvelles pratiques comme le dessin sur soie ou la xylographie, technique d’impression sur bois popularisée par Paul Gauguin et les Nabis. Le japonisme apporte ainsi un souffle novateur à la peinture occidentale et marque la transition vers la modernité.

Chapitre 3: L'architecture japonisante 

En architecture, le japonisme se manifeste par l'apparition d'un style « japonisant » visant à reproduire des éléments de l'architecture traditionnelle japonaise.

On voit fleurir, surtout à partir des années 1870, des constructions s'inspirant des maisons et des temples japonais. Les traits distinctifs de cette architecture japonisante sont notamment les toits pagodés, les auvents arrondis, l'omniprésence du bois, les murs de papier de riz ou encore l'intégration de la nature par des vérandas et des jardins.

En France, ce style influence des architectes réputés comme Alexandre Marcel qui construit le japonaiserie du parc Monceau ou Émile Gallé qui conçoit la villa japonaise de Nancy. Le musée Guimet constitué de pavillons à l'orientale témoigne également de cet engouement.

Mais c'est surtout au Royaume-Uni que l'architecture japonisante rencontre le plus de succès. Des figures de l'époque victorienne comme Edward William Godwin ou Thomas Jeckyll s'en inspirent pour concevoir des résidences uniques mariant classicisme occidental et exotisme oriental. Le Japon fascine par son architecture épurée en totale harmonie avec la nature.

L'un des exemples les plus remarquables de cette tendance est certainement la maison Chinoiserie d'Alexander Marshall Mackenzie dans l'Abbotsford House à Melrose en Écosse. Construite en 1893, cette demeure présente une façade au style clairement inspiré des temples japonais avec son toit imposant recouvert de tuiles vernissées, ses multiples pignons et ses auvents incurvés.

L'intérieur n'est pas en reste, avec ses boiseries sombres, ses motifs de dragons et de fleurs de cerisiers ou encore ses paravents laqués. La maison Chinoiserie constitue l'une des réalisations les plus abouties de l'architecture japonisante victorienne.

En Belgique, l'architecte Gustave Serrurier-Bovy se fait également le chantre de l'art japonais dans ses créations, associant motifs extrême-orientaux et style Art nouveau. Au sommet de son art se trouve la maison japonaise de Liège construite pour l'exposition universelle de 1905. Véritable manifeste architectural, cette "Maison d’Art" au toit courbe et aux murs de riz reproduit à la perfection l'atmosphère d'une demeure traditionnelle japonaise.

Outre les réalisations les plus spectaculaires, on retrouve l'influence de l'architecture nippone dans de nombreux bâtiments à travers l'Europe, qu'il s'agisse de résidences privées, de pavillons d'exposition ou de commerces.

Ainsi, la boutique Tiffany's à Londres arbore une verrière japonisante. Le Grand Hôtel de Stockholm compte des intérieurs aux boiseries exotiques. Les réalisations de Victor Horta à Bruxelles intègrent des lignes courbes et des motifs inspirés des estampes japonaises. Le japonisme imprègne largement l'architecture européenne de la fin du XIXe siècle.

Les éléments clés de cette architecture japonisante sont :

  • Les toits pagodés à plusieurs pans et pignons, recouverts de tuiles vernissées
  • Les auvents incurvés au-dessus des portes et fenêtres
  • Les vérandas et terrasses extérieures en bois
  • Les murs de papier de riz ou des cloisons coulissantes
  • Les boiseries sombres
  • Les motifs décoratifs comme les grues, les cerisiers, les dragons
  • Les éléments laqués (paravents, boiseries murales)
  • Les matériaux naturels comme le bois, le bambou, la pierre
  • L'intégration de la nature par des jardins paysagers
  • La recherche d'asymétrie dans les formes
  • La simplicité des lignes et l'épurement des formes

Cette esthétique exotique contraste fortement avec le néoclassicisme alors en vogue et apporte un vent de fraîcheur dans l'architecture européenne. Elle traduit le goût prononcé de l'époque pour les cultures lointaines et l'Extrême-Orient mystérieux.

L'architecture japonisante reflète aussi l'attrait des Occidentaux pour une architecture vernaculaire simple, épurée, en osmose avec la nature. Elle se veut une résistance à l'industrialisation et à l'urbanisation effrénée. Le rapport au bois, à la lumière et à l'espace diffère totalement de l'architecture classique européenne.

Bien qu'elle puise son inspiration dans des bâtiments authentiquement japonais, l'architecture japonisante reste une interprétation fantasmée et exotisée de l'architecture nippone traditionnelle. Elle s'adapte au contexte et aux matériaux occidentaux. Mais elle n'en demeure pas moins l'un des vecteurs majeurs de l'influence de l'art japonais sur l'Europe à la fin du XIXème siècle.

Chapitre 4: L'impact sur les arts décoratifs 

Le japonisme a également profondément marqué le domaine des arts décoratifs, amenant un vent d'exotisme dans l'art occidental de la fin du 19ème siècle.

De nombreux motifs japonais sont incorporés sur des objets décoratifs destinés à orner les intérieurs bourgeois. Kimonos, paravents laqués, vases cloisonnés ou bronzes japonais deviennent des incontournables de la décoration à l'époque. Les laques, porcelaines et textiles nippons sont très recherchés.

Cet engouement pour l'artisanat japonais pousse les créateurs occidentaux à s'en inspirer dans leurs propres créations décoratives. On voit fleurir des panneaux décoratifs, des paravents et des vases s'appropriant les motifs japonais comme les grues, les branches de cerisiers ou le Mont Fuji.

Le japonisme influence en particulier le mouvement Art Nouveau qui émerge dans les années 1890. Ses figures de proue comme Émile Gallé, les frères Daum ou Tiffany introduisent des références japonaises dans leurs verreries, mobilier et bijoux. Ils reprennent les thèmes végétaux, les couleurs vives et les formes inspirées des estampes.

L'art japonais apporte ainsi au design occidental un style à la fois moderne et raffiné qui connaît un immense succès, des intérieurs bourgeois aux arts de la table.

Chapitre 5: La musique japonisante 

La musique n'échappe pas non plus à l’engouement pour le Japon, avec l'émergence d'un courant de musique dite « japonisante » en Europe.

Sous l'impulsion de compositeurs comme Claude Debussy, la musique s'ouvre à de nouvelles sonorités s'inspirant de la musique traditionnelle du Japon. Debussy découvre les gammes pentatoniques japonaises à l'Exposition universelle de 1889, une révélation qui influence nombre de ses œuvres.

La musique japonisante se caractérise par l'utilisation d'échelles modales qui diffèrent de l'harmonie classique occidentale, l'importance des percussions et des timbres inédits, ainsi que l'évocation de thèmes et d'atmosphères nippones.

Outre Debussy qui intègre des références japonaises dans des pièces comme Pagodes ou La Fille aux cheveux de lin, on peut citer Maurice Ravel avec le chant de la Princesse Shéhérazade ou Puccini qui situe l'action de Madame Butterfly au Japon. L'opéra Iris de Mascagni comporte également des airs imitant les instruments traditionnels japonais.

Le japonisme musical se traduit aussi par l'utilisation d'instruments de musique japonais comme le koto ou le shamisen dans les compositions et les représentations. Cet exotisme sonore rencontre un franc succès auprès du public occidental avide de découvertes.

Ainsi, à l'aube du 20ème siècle, le japonisme a largement contribué à élargir les horizons de la musique classique en y intégrant l'apport de cultures étrangères. Cet échange musical reste l'un des aspects les plus originaux de ce mouvement artistique.

Questions fréquentes 

Quelles sont les caractéristiques principales du japonisme?

Le japonisme se caractérise avant tout par l'influence croissante de l'art traditionnel du Japon, et en particulier de l'estampe ukiyo-e, sur les artistes occidentaux à partir des années 1860. On reconnaît cette influence à l'utilisation de thèmes nippons (paysages, scènes de genre), de motifs décoratifs japonais (grues, cerisiers, etc), de techniques picturales (aplats de couleur, cadrages audacieux) et de matériaux (soie, laque, bois) inspirés des estampes et objets d'art japonais. Le japonisme touche tous les domaines artistiques, de la peinture à l'architecture en passant par les arts décoratifs et la musique.

Quel événement historique a permis le développement du japonisme?

Le japonisme trouve ses origines dans l'ouverture forcée du Japon au commerce extérieur à partir de 1854, sous la pression américaine. Cette fin de l'isolationnisme nippon a provoqué un afflux d'objets d'art japonais (estampes, laques, céramiques...) vers l'Occident, suscitant un engouement pour l'art du Japon auprès des artistes et du public occidental. L'organisation d'expositions universelles a également contribué à faire connaître la culture japonaise en Europe.

Quels sont les principaux peintres associés au japonisme?

Plusieurs grands noms de la peinture occidentale se sont inspirés de l'art japonais : Whistler, Manet, Monet, Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Gauguin... Ils reprennent les cadrages audacieux, les aplats de couleurs et les thèmes nippons. Monet, très influencé par les estampes, introduit des motifs japonais dans certaines de ses séries comme les nymphéas.

Comment se manifeste l'influence japonaise en architecture?

En architecture, on voit apparaître un style « japonisant » reproduisant des éléments traditionnels comme les toits pagodés, les vérandas, les murs de papier de riz... Des bâtiments comme le musée Guimet à Paris ou des résidences privées en Angleterre adoptent ce style exotique. L'architecture japonisante privilégie le bois, l'intégration de la nature, la simplicité des formes.

En quoi le japonisme a-t-il marqué les arts décoratifs?

Le japonisme introduit des motifs nippons (grues, flots, fleurs de cerisiers...) et des techniques décoratives japonaises (laques, cloisonné...) dans les arts de la table, le mobilier, les bijoux... Il influence des créateurs comme Gallé ou Tiffany. Les objets d'art japonais deviennent aussi très à la mode dans les intérieurs bourgeois.

Conclusion 

En définitive, le japonisme marque profondément l'histoire de l'art occidental de la seconde moitié du 19ème siècle. Suite à l'ouverture du Japon, l'afflux d'estampes, de porcelaines et d'objets d'art japonais fascine les artistes et le grand public européen. Cet engouement pour l'exotisme et les innovations de l'art nippon touche tous les domaines créatifs. Le japonisme apporte un souffle de modernité à la peinture, l'architecture, la décoration et la musique occidentales. Il annonce l'émergence de l'Art nouveau et l'ouverture à de nouvelles influences venues d'autres cultures. Le dialogue artistique entre l'Orient et l'Occident s'en trouve durablement enrichi.

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